L’édito de septembre, c’est toujours la reprise du travail après des vacances estivales bien méritées.
Moment idéal pour évoquer un sujet qui a fait l’actualité de l’été, je veux nommer le surtourisme.
Ce phénomène aussi appelé « overtourisme » est décrit comme un tourisme de masse qui a vu une croissance exponentielle après la crise sanitaire du Covid-19. Cette forte affluence ou saturation des lieux touristiques est bénéfique à l’économie nationale et locale du pays concerné, mais est aussi décriée pour son impact environnemental et culturel.
L’organisation mondiale du tourisme (OMT) communique sur l’impact touristique à 1600 milliards de dollars en 2023, et 1,28 milliards de touristes. Atout France annonce 98 millions d’arrivées et presque 64 milliards de recettes.
Un pays et une île en particulier cristallise tous les maux. Santorin (Grèce) et ses 800 paquebots de croisière ayant accosté sur l’île en 2023, déversant près de 1,3 million de passagers, et au global 3,4 millions de touristes…. pour 15500 habitants. Plus généralement, les îles grecques souffrent de la même affection : gestion des déchets, manque d’eau et d’électricité, embouteillage dans les rues et sur les routes, urbanisme échevelé, et flambée des prix de l’immobilier.
Autre exemple, les îles Canaries, et ses 19 millions de visiteurs pour 2 millions d’habitants. Les mots « tourismophobie » ou « canaricide » sont lâchés. Les autochtones n’hésitent plus à coller des fausses affiches indiquant la présence de méduses pour rebuter les touristes. Ils souhaitent aussi retrouver leur gastronomie locale, et non plus s’obliger à servir des fish and chips pour des touristes anglais, ou des bratwurst-choucroute pour des touristes allemands.
Cette situation va encore perdurer. Instagram définit désormais la façon dont les gens choisissent leur destination. Tout le monde veut avoir cette photo ou ce selfie Instagram qui va confirmer ce qu’ils s’attendaient à voir.
Alors, des solutions ?
Parmi les pistes évoquées, l’information et la sensibilisation des voyageurs sur l’impact de leur destination, l’importance de soutenir des entreprises locales à taille humaine, et la diversification des destinations.
La limitation des accès ou système des quotas fait son apparition. Par exemple en France, une réservation est indispensable pour accéder aux calanques de Marseille, ou bien à Venise où les groupes de plus de 15 personnes sont interdits.
Toujours en France, peu avant l’été 2023, le gouvernement a annoncé un plan de régulation des flux touristiques afin d’encourager le tourisme tout au long de l’année (4 saisons) et faire connaître des destinations peu fréquentées mais non dénuées d’intérêts. Les influenceurs de tous poils ont été mis à contribution. Les effets de ce plan ne sont pas encore connus.
A la CCAS nous avons constaté sur nos villages de vacances pendant l’été des séjours plus courts et échelonnés sur l’année plutôt que 3 semaines continues en été. Nous savons également que nos villages de vacances permanents sont plutôt fréquentés par des bénéficiaires en provenance des régions voisines.
En attendant une réflexion collective sur les attentes de nos bénéficiaires et la façon d’y répondre, il est certain qu’une approche responsable du voyage est nécessaire.