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Semaine 25 – Natation et para natation / Les conflits mondiaux vs JO

La natation figure au programme des Jeux olympiques d’été depuis la première édition des Jeux olympiques modernes en 1896. Avec l’athlétisme, c’est le sport attribuant généralement le plus de médailles (37 épreuves pour 111 médailles décernées lors des Jeux olympiques de 2024). 

C’est également le sport dont le nombre de participants est le plus élevé aux Jeux avec l’athlétisme. Partageant avec ce dernier une médiatisation et une couverture plus importantes que la plupart des autres sports olympiques, la natation est au centre des attentions durant les compétitions. 

Les bassins olympiques sont aussi le lieu de l’avènement de quelques-uns des plus grands sportifs de l’histoire. Ainsi l’Américain Michael Phelps, avec treize médailles d’or en individuel (23 en comptant les relais) est le sportif le plus titré de l’histoire aux Jeux olympiques, tous sports confondus.  

Mark Spitz a gagné sept médailles d’or lors des Jeux olympiques d’été de 1972 à Munich et fut le recordman de médailles d’or avant l’avènement de Michael Phelps. 

Si aucune épreuve de natation ne fut organisée durant les Jeux olympiques antiques, le sport aquatique est l’un des neuf sports qui figurent au programme des premiers Jeux olympiques de l’ère moderne. En 1896, quatre épreuves sont disputées, la première d’entre elles (le 100 m nage libre) sacrant le Hongrois Alfréd Hajós qui est donc le premier champion olympique en natation de l’histoire. L’épreuve disputée en mer, le nageur hongrois est le premier à regagner la côte.  

Lors des premiers J.O. ont lieu certaines épreuves curieuses ne figurant plus au programme olympique comme le 100 m pour marins, la nage sous l’eau ou le 200 m course d’obstacles. Ces épreuves se déroulent pour la première fois dans une piscine en 1908 à Londres. Longue de 100 mètres et large de 17 mètres, elle fut construite sur la pelouse du White City Stadium qui accueillit également les épreuves d’athlétisme. Auparavant, la baie de Zéa en 1896, la Seine en 1900 et un lac en 1904 accueillent les événements olympiques aquatiques. 

À partir de 1908, une réunion entre pays aboutit à la création de la Fédération internationale de natation dont le but est la réglementation et l’uniformisation des épreuves. Elle permet l’abandon de certaines épreuves et la fixation des règles sur les styles de nage, la piscine olympique, et le chronométrage. Celui-ci devient automatique en 1932 lors des Jeux olympiques de Los Angeles et mesure les temps jusqu’au centième. 

Malgré l’opposition de certains responsables, Pierre de Coubertin en tête, des épreuves féminines sont organisées pour la première fois en 1912. L’Australienne Fanny Durack, victorieuse du 100 m nage libre, devient la première championne olympique de natation.

Limitées à moins d’une dizaine jusqu’en 1964, le nombre d’épreuves passe à une quinzaine en 1968. 

Une nouvelle épreuve, le 10 km en eau libre, s’ajoute aux seize déjà existantes lors des Jeux de Pékin en 2008. 

Vingt-quatre ans après l’introduction du relais 4 x 200 mètres nage libre féminin aux Jeux d’Atlanta en 1996, trois nouvelles courses sont inscrites au calendrier des Jeux de Tokyo en 2020 : le 800 mètres masculin, le 1 500 m féminin et un relais mixte 4 × 100 mètres 4 nages. Cela devrait conduire à la programmation d’une neuvième journée de compétition au lieu de huit. Ainsi en a décidé la commission exécutive du Comité International Olympique le 9 juin 2017 à Lausanne (Suisse). La parité est donc totale en 2020 avec exactement les mêmes épreuves pour les hommes et les femmes, soit 17 épreuves pour chaque sexe, plus le relais quatre nages mixte. 

Certaines performances olympiques en natation sont cependant parfois contestées par les affaires de dopage qui secouent le sport depuis les années 1970. 

De grands noms de la natation

Michael Phelps

Nageur américain spécialiste des épreuves de papillon, de nage libre et de quatre nages. Il est le sportif le plus titré et le plus médaillé de l’histoire des Jeux olympiques, avec 28 médailles dont 23 d’or remportées entre 2004 et 2016.

Laure Manaudou

Le15 août 2004, elle est la deuxième championne olympique française de natation après Jean Boiteux à Helsinki en 1952.

Elle gagne deux autres médailles dans ces Jeux : l’argent sur 800 m nage libre et le bronze sur 100 m dos. 

Ian Thorpe

Un nageuraustralien. Il est, avec cinq titres olympiques, l’Australien ayant remporté le plus de médailles d’or olympiques. Il est surnommé « la torpille ».

Mark Spitz

Mark Andrew Spitz, né le 10 février 1950 à Modesto (Californie, États-Unis), est un nageur américain. Il a gagné sept médailles d’or lors des Jeux olympiques d’été de 1972 à Munich. Seul Michael Phelps a fait mieux en gagnant huit médailles d’or lors des Jeux olympiques d’été de 2008 à Pékin. Spitz avait également participé aux Jeux olympiques d’été de 1968 à Mexico, remportant quatre médailles (deux d’or, une d’argent, une de bronze).

Para natation

La discipline faisait partie du programme des premiers Jeux paralympiques, en 1960.

Aujourd’hui, c’est l’un des sports les plus populaires aux Jeux Paralympiques. Par sa facilité de pratique, et la non-nécessité d’un matériel spécifique (l’usage de prothèse est interdit) la para natation est une discipline qui peut être pratiquée avec tous les types de handicaps physiques et mentaux.  

Brasse, dos, papillon, nage libre, nages combinées, toutes les nages sont au programme des Jeux Paralympiques ainsi que toutes les distances, hormis les épreuves de demi-fond (800m et 1500m).   

L’ensemble des athlètes concourent dans des catégories de handicaps, afin que chaque épreuve soit la plus équitable possible.  

Le départ peut se faire par plongeon ou directement dans l’eau, si le handicap du nageur ne lui permet pas de se maintenir sur le plot de départ. Une aide manuelle est également permise à tous nageurs ayant des difficultés à maintenir seul un contact avec le mur.   

Les nageurs ayant un handicap visuel sont aidés par un assistant avec une perche qui les touche à la tête, pour les prévenir de l’approche du mur au moment des virages et de l’arrivée de la course. 

Tous les types de handicap, y compris les déficiences intellectuelles. 

Conflits mondiaux vs JO

C’est une période de paix qui invite à l’arrêt des conflits (cessez-le-feu) des nations du monde durant les Jeux olympiques.

Aux Jeux contemporains, elle s’étend d’une semaine avant le début des Jeux olympiques à une semaine après la fin des Jeux paralympiques. 

En Grèce antique, la trêve sacrée est instituée pour l’ensemble des agônes (fêtes sportives grecques) et pas seulement pour les Jeux olympiques.

Elle est annoncée par des porteurs de trêve en même temps que la date des jeux. Il revient aux autorités de chaque cité ou territoire de l’accepter ou non. 

Cette trêve était sans doute de durée variable selon la localisation des jeux. Elle pouvait probablement varier d’un à quatre mois. 

Pour les Jeux olympiques, elle est instituée pendant le mois qui précède les Jeux. 

 Pendant cette trêve, la cité accueillant les jeux ne peut pas être attaquée. De même, spectateurs, sportifs et officiels en déplacement ou de retour de jeux, ne peuvent être inquiétés lorsqu’ils traversent des zones en guerre.  

Mais contrairement à une légende tenace, la trêve antique n’implique absolument pas l’arrêt de toutes les guerres ; ce n’est qu’un « cessez-le-feu partiel ». Cette trêve était purement utilitaire. Sans elle, les jeux n’auraient pas pu se tenir en raison des incessants déplacements des sportifs. La déesse Écéchéirie, personnification de l’armistice et de la cessation des hostilités, était aussi la personnification de la trêve olympique. 

 

Malgré les vœux de Coubertin, les deux Guerres mondiales empêchèrent la tenue du rendez-vous olympique. Les Jeux de 1916 furent ainsi annulés pendant la Première Guerre mondiale, et ceux de 1940 et 1944 pendant la Seconde. 

La politique s’empare parfois du symbole olympique. D’abord opposé à la tenue des Jeux olympiques en Allemagne, Adolf Hitler utilise cette manifestation à des fins de propagande.

C’est également le cas à Moscou en 1980. L’Union soviétique entra pourtant tardivement au sein du mouvement olympique. C’est en 1952 que l’URSS reprendra les compétitions sportives internationales en participant aux Jeux olympiques d’été à Helsinki. Au fil des années, ces Jeux connaîtront un nouvel engouement pour le monde entier car on assistera à une guerre des médailles entre les États-Unis et l’URSS. 

  • En 1956, les Jeux de Melbourne sont boycottés par les Pays-Bas, l’Espagne et la Suisse qui manifestent ainsi leur désaccord avec la répression soviétique de l’époque en Hongrie. Lors de ces mêmes Jeux, l’Italie, l’Égypte, l’Irak et le Liban furent absents en raison de la crise de Suez. 
  • En 1968, 1972 et 1976, de nombreux pays africains boycottent les Jeux afin de protester contre le régime d’apartheid sud-africain. L’exclusion de la Nouvelle-Zélande est également réclamée, car son équipe de rugby s’était rendue en Afrique du Sud pour y jouer des matches. À Montréal, 21 pays africains et le Guyana manquent à l’appel. Précisons que le Président Senghor (alors Président d’honneur de la Fédération Mondiale des Cités Unies) avait célébré le jumelage symbolique du village olympique avec toutes les villes du monde pour en faire un village de paix et de fraternité, quatre ans après l’assassinat des athlètes Israéliens dans le village olympique de Munich. Il avait souhaité que la politique soit exclue des JO, c’est pourquoi le Sénégal et la Côte d’Ivoire sont restés et ont participé aux JO de Montréal. C’est aussi lors de ces Jeux que pour la première fois des athlètes ont été reçus chez l’habitant et que le soir, ils étaient célébrés par les municipalités du Québec – fait unique dans l’histoire des jeux olympiques. 
  • En 1972, lors des Jeux de Munich, un commando de terroristes palestiniens prit en otage onze membres de la délégation israélienne dans le village olympique et les assassina. Depuis ce crime, les polices des pays occidentaux comprennent des sections antiterroristes très pointues. De plus, la sécurité est renforcée autour des grands événements comme les Jeux olympiques. Le village olympique est parfois comparé à un bunker. 
  • En 1980, les États-Unis et 64 autres délégations boycottent les Jeux de Moscou en raison de l’intervention soviétique en Afghanistan. La France ou encore le Royaume-Uni ne se sont pas solidarisés avec ce mouvement et se rendent à Moscou avec quatorze autres nations occidentales. Le Comité olympique américain (USOC) tente de passer outre l’ordre de boycott donné par la Maison Blanche. Il faut que le président américain Carter menace les athlètes d’interdiction de sortie de territoire pour faire plier l’USOC. En réplique à ce boycott, l’URSS et quatorze de ses pays satellites boycottent les Jeux de Los Angeles quatre ans plus tard sous prétexte que la sécurité des délégations n’était pas garantie et à cause de l’installation de fusées Pershing américaines en Europe de l’Ouest. Cependant, la Roumanie se distingue du bloc de l’Est en se rendant à Los Angeles. 
  • En 1988, Cuba, l’Éthiopie et le Nicaragua boycottent les Jeux de Séoul pour protester contre la mise à l’écart de la Corée du Nord dans l’organisation des Jeux. 
  • En 1996, lors des Jeux olympiques d’Atlanta, une bombe explose sur la place principale de la ville, tuant deux personnes et en blessant cent onze. 
  • Avant 2008, un mouvement de protestation, mené par Reporters sans frontières, tente de convaincre le plus de pays possible de boycotter la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Pékin en 2008 pour protester contre le bafouement des droits de l’homme en république populaire de Chine. Ce mouvement de protestation se manifeste particulièrement durant le passage de la flamme olympique autour du monde et notamment à Paris. 
  • En 2022, lors des JO d’hiver de Pékin, les États-Unis, le Canada ainsi que le Royaume-Uni ont décidé d’accomplir un boycott diplomatique afin de protester contre la politique de répression des ouïgours menée par le pays organisateur 
  • En 2024, les athlètes russes et biélorusses peuvent participer aux JO de Paris 2024 sous certaines conditions. En effet, en raison de la guerre menée par la Russie en Ukraine, le CIO a accepté la participation des athlètes sous bannières neutres et qu’ils n’aient pas joué de rôle dans l’invasion russe de l’Ukraine.